Nos consultants ont une double vie : Karine Ancarola

Date
24 février 2021

Partagez un bout de la vie de nos collaborateurs en découvrant leurs hobbies ! Karine Ancarola, d²X Lyon, nous parle de sa passion pour la plongée d'exploration.

 

Sylvie

(crédit photo : Karine Ancarola)

Quelle est ta passion ?

Je fais de la plongée d’exploration.

 

Quand et comment as-tu commencé ?

J’ai découvert la plongée à l’âge de 16 ans, au sein d’un centre de vacances de l’armée Française, ce qui implique que les instructeurs de plongée étaient des militaires de carrière. Autant dire que j’ai connu un enseignement très strict et carré de la plongée (tout ce que j’aime 😉) !

Ayant eu l’opportunité de faire ces plongées à Porquerolles, mes premières expériences se sont donc déroulées dans un cadre magnifique et sensationnel. Je n’ai ensuite pas continué car l’idée de revenir sur Paris et de faire de la plongée en piscine ne m’emballait pas trop. J’en ai fait pendant 2 ans puis j’ai arrêté, le temps de mes études, de démarrer ma vie professionnelle, etc. Puis, il y a plus de 10 ans, j’ai renoué avec un ami d’enfance qui, au travers de nos échanges, m’a redonné envie de reprendre la plongée (j’avais alors presque 40 ans).

Je me suis réinscrite à un club de plongée près de chez moi, et ce fut pour moi un gros choc technologique. En effet, en termes d’équipement, ce n’était plus du tout la même chose. J’ai donc décidé de reprendre la plongée à zéro, pour mieux maîtriser tous ces nouveau équipements, indispensables pour la plongée telle qu’on la connaît maintenant. Il s’agissait notamment de maîtriser le gilet (« la stab »), qui n’existait pas avant. Je n’avais pas du tout les mêmes sensations. C’était tout un processus à réapprendre.

Désormais, j’ai mon niveau 2 de plongée, ce qui signifie que je peux plonger en autonomie (c’est-à-dire sans instructeur au sein de la Palanquée) jusqu’à 20 mètres de profondeur. Il s’agit d’un palier qui me permet d’aller plonger où je veux en vacances. Pratique !

 

Qu’est ce qui te plaît dans cette pratique ?

Déjà, j’aime le fait que ce soit un sport où l’on doit savoir s’économiser. Je fais de la plongée de découverte, donc plus on s’économise, plus on passe de temps sous l’eau. Bien évidemment, la plongée reste un sport puisqu’il faut avoir une condition physique minimum pour ne pas forcer, et ainsi éviter les accidents.

C’est une activité sportive qui nécessite également une préparation, surtout mentale. En effet, on passe presque une heure dans un environnement hostile, et donc imprévisible ! Moi qui aime les choses cadrées et organisées, c’est super car il y cette phase de préparation et de vérification du matériel en amont de la plongée, qui est finalement primordiale pour ma survie.

Certains trouve que c'est ironique car la plongée se trouve parfois à l’opposé de ce qui est planifié et organisé (des choses que j’apprécie particulièrement) ! Tout est indépendant de ma volonté. C’est donc un excellent moyen de sortir de ma zone de confort. Lorsque je prévois de plonger, il arrive souvent qu’au final je ne puisse pas plonger sur le site prévu, à cause des courants, ou que cette dernière soit simplement annulée à cause de la météo. Au final, on ne sait jamais à quoi s’attendre lors d’une plongée, donc mon côté planificateur est vraiment mis à mal. Il faut assimiler le fait qu’on ne maîtrise pas grand-chose.

Benidorm Aout 18 2On peut parler de sensation de plénitude lors de la plongée. On ne peut pas dire une "sensation de silence", car contrairement à ce que l’on peut penser, il y a beaucoup de bruits sous l’eau. La beauté de certains sites t’invite à la contemplation, tu as envie de rester simplement à observer. J’aime également le partage qui prend part dans cette activité, de la découverte de la faune et de la flore aquatique avec les autres membres du groupe. Il y a aussi un côté challengeant dans la plongée d’exploration, celui d’être le premier de la palanquée (groupe de personnes plongeant ensemble) à voir un poisson, ou une espèce. Dès que quelqu’un voit quelque chose, il fait venir les autres pour que tout le monde puisse aussi profiter et observer la même chose. Lorsque l’on plonge, on est dans un milieu où même si l’on est en groupe, cela reste une sensation très personnelle. Chacun a sa perception d’un environnement (qui est hostile, il ne faut pas l’oublier), avec des ressentis qui lui sont propres. Lorsque je suis à 20 mètres sous la surface, j’en profite un maximum.

Quand j’ai fini ma plongée, c’est vraiment la sensation de plénitude qui me vient en tête, car on ressent beaucoup de fatigue physique, mais aussi un sentiment de joie liée à ce qu’on a vu pendant la sortie. Après avoir plongé, généralement, on prend le temps d’échanger sur ce qu’on a ressenti ou vu à l’issue de la plongée. C’est une posture particulière car on est le seul à profiter de ses propres sensations, et à côté de ça on a cet échange a posteriori où l’on debrief, sur le bateau ou dans le club, autour d’une bière. J’aime parler de REX, de retour d’expérience, lorsque j’évoque ce moment de debriefing avec mes coéquipiers.

 

Et dans ton quotidien, comment s’inscrit ta passion ?

A cause de la crise actuelle, je n’ai pas replongé depuis plusieurs mois mais j’ai très hâte d’y retourner et de reprendre mes sorties !

Quand je plongeais en club, j’y allais toutes les semaines, en piscine pour les gestes de survie en milieu hostile, et au local pour les cours théoriques. Le Club organisait plusieurs weekend par an des sorties techniques (préparations et examens pratiques) et des sorties d’exploration qui pouvaient, dans certains cas, se transformer en sorties techniques quand nos instructeurs voulaient nous tester un peu !

Cette activité demande un investissement personnel, financier et de temps qui est énorme car il faut prendre beaucoup de cours théoriques, de cours pratiques, et donc d’aller en mer. Généralement, j’essaie d’organiser mes vacances estivales là où je suis sûre de trouver des lieux de plongée. Mais comme je suis la seule de la famille à faire cette activité, je ne peux pas les forcer à aller à certains endroits par rapport à d’autres ! Lyon est bien pour cela car sa localisation permet d’aller souvent en Méditerranée. Mes spots préférés sont la Pointe Rouge et les Goudes, à Marseille.

 

As-tu acquis des compétences que tu utilises dans ta vie professionnelle ?

Bien sûr ! La plongée est une manière de m’aider à accepter des événements sur lesquels je n’ai pas de maîtrise. C’est aussi une discipline qui requiert de faire confiance aux autres. Il n’est pas rare de plonger avec de parfaits inconnus, voire de devoir parler en anglais ! Mis à part au sein du club, on ne connaît pas les autres membres de la palanquée, on ne connaît donc pas non plus leurs réactions sous l’eau. On peut rencontrer des gens très sérieux comme des gens plus laxistes.

C’est intéressant aussi dans milieu professionnel. Je me dis que si je peux l’accepter sur un sport à risque, je peux aussi faire des concessions dans ma vie professionnelle !

 

Merci Karine pour ce beau témoignage !

 

 

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